Le Conservatoire du littoral a pour mission d’acquérir les espaces fragiles et remarquables des rivages français, de les protéger et de les ouvrir au public. Dans l’estuaire de la Loire, le périmètre d’intervention du Conservatoire s’étend sur 4 600 hectares (dont environ 2 700 ha acquis) entre Couëron et Donges sur la rive nord et entre Le Pellerin et Saint Brevin les Pins sur la rive sud. Dans le cadre de la réactualisation du plan de gestion du site de l’estuaire de la Loire, le Conservatoire s’est fixé pour objectif de faire découvrir ce territoire de manière encadrée à des fins de sensibilisation, tout en tenant compte de la fragilité des milieux et des activités existantes.

Aussi, à la demande du Conservatoire, Estuarium a été associé à l’élaboration d’un schéma d’ouverture au public. Des schémas d’intentions paysagères ont ensuite été réalisés par le paysagiste conseil du  Conservatoire sur chaque secteur, et partagés avec les collectivités. Les premiers travaux préalables à l’aménagement de plusieurs sites ont démarré, notamment sur le secteur nord à Lavau-sur-Loire et à Bouée. L’ancienne carrière des Garennes, dite du "Trou bleu", propriété de la commune de Lavau-sur-Loire, vient d’être cédée au Conservatoire du littoral courant 2019 permettant d’envisager une restauration complète du milieu et des aménagements repensés autour du promontoire et de l’histoire du site. Les services du Département, gestionnaire du périmètre d’intervention, ont d’ores et déjà procédé à un premier nettoyage du site, avec enlèvements de remblais et petites démolitions. Du côté de Bouée, ce sont les ruines d’une ancienne bâtisse, situées à proximité de la Chapelle Ste Anne de Rohars, qui ont été acquises par le Conservatoire en 2018 pour en faire un observatoire du paysage. Une consultation pour une maîtrise d’œuvre composée d’un paysagiste, d’un architecte et d’un scénographe sera lancée début 2020. Une œuvre de l’artiste Vincent Mauger devrait y prendre place.

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A l'instar de nombreux "petits-ports" de l'estuaire de la Loire, le port de la Côte de Cordemais a été aménagé dans la seconde moitié du 19e siècle (entre 1852 et 1885), à l’abri dans un bras de Loire. Il assurait le transit des denrées agricoles, mais également du produit de la pêche, des matériaux comme le sable, le bois…. Au milieu du 20e siècle, l'envasement généré par les travaux d’amélioration de l’accessibilité au port de Nantes, marque la fin de ces "petits-ports", les transformant en ports reliques ou ports fossiles. A une exception près! En 1970, alors que les derniers bateaux de pêche renoncent à ces ports d'abri devenus inaccessibles, le port de Cordemais connaît une seconde vie, grâce à la mise en service du Centre de production thermique EDF. En effet, les rejets d’eau de refroidissement de la Centrale, dans le bras de Loire, permettent l'évacuation du limon et participent ainsi au désenvasement du port. Certaines sources mentionnent le fait que depuis cette date, la profondeur disponible dans le bras de Cordemais a augmenté de 3 mètres (X. Rondot. 2018). C’est aujourd’hui un port pittoresque et actif, abritant, en fonction des saisons, de nombreux bateaux de pêche et de plaisance.

Néanmoins, la fermeture annoncée de la Centrale électrique remet - de nouveau - en cause la pérennité de l'activité nautique, voire l’existence même de ce "petit-port". L'arrêt des rejets d’eau favoriserait l’envasement, réduisant la hauteur d’eau et par là même rendrait la navigation impossible.
D’ores et déjà des pistes de réflexions et la recherche de solutions sont engagées : La réouverture en amont du bras de Loire sera-t-elle suffisante ? Faut-il envisager des aménagements du type "épis" pour contraindre et augmenter le courant aux entrées du port ? Peut-on envisager de maintenir artificiellement des rejets d’eau ? La démarche de concertation conduite par EDF avec le Comité 21 sur l'avenir du site de la Centrale de Cordemais doit permettre d'y répondre…