Les premières modifications du climat s'observent déjà : étés plus chauds, hivers globalement moins rigoureux, épisodes pluvieux moins nombreux mais plus intenses. Ces changements ont déjà une incidence perceptible sur la biodiversité : la répartition des espèces, les époques de floraison ou encore la migration des oiseaux sont impactées. Comment notre territoire va s'adapter ? Quel impact l'élévation du niveau de la mer aura-t-elle sur l'activité agricole de marais ? sur l'activité touristique en plein développement dans l'estuaire de la Loire ? Combien de sites et de paysages dotés de valeurs patrimoniales seront menacés ?
Si les effets néfastes du réchauffement planétaire sur le patrimoine naturel semblent assez évidents, le patrimoine culturel est lui aussi concerné.

Les inondations peuvent endommager les matériaux de construction qui n'ont pas été conçus pour supporter une immersion prolongée. L'effet érosif de l'eau et l'accroissement des dépôts salins peuvent aussi être un problème sur les bâtiments. Le patrimoine mobilier peut également être en danger à cause de niveaux d'humidité plus élevés et de niveaux d'UV supérieurs. Un monument comme l'ancien canal maritime, avec ses infrastructures et ses mécanismes en métaux, serait exposé à une corrosion accélérée.
Le changement climatique, et les transformations socio-économiques qui en résulteront, auront un impact beaucoup plus grand sur la conservation du patrimoine culturel et naturel que la seule évolution du climat. De nombreux sites du patrimoine sont des lieux vivants qui dépendent de leurs communautés pour être maintenus en état et entretenus. Si les accès sont rendus difficiles, si l'activité n'est plus possible, ces sites pourraient être abandonnés.

Ces aspects méconnus des effets du réchauffement sur le patrimoine culturel commencent à être étudiés, mais cela ne concerne que les sites et les monuments inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Qu'adviendra-t-il du petit patrimoine, de celui qui nous aide à mieux comprendre notre environnement, à nous situer dans le temps et dans l'espace ? Nos institutions prendront-elles des mesures spécifiques ? Mettront-elles en place des programmes scientifiques, des campagnes de sensibilisation, des possibilités de cofinancement ?
Avec des programmes de modélisation proposés par le GIP Loire Estuaire notamment, nous sommes en capacité d'anticiper certains impacts du changement climatique et de planifier à court, moyen et long terme notre processus d'adaptation, à la condition que nous soyons à la hauteur des enjeux. Le patrimoine culturel matériel et immatériel doit être intégré dans la gestion de ce risque.

L'estuaire de la Loire après la tempête Xynthia. ©Air Papillon - GIP Loire Estuaire 04/03/2010

L'histoire du site portuaire de Nantes - Saint-Nazaire remontrait à l'Age du fer, autour du mythe de Corbilo. Place commerciale décrite, dans un récit du navigateur marseillais Pythéas, comme une des plus importantes de Gaule au 4e siècle av. JC.

A l'époque Antique, c'est l'avènement de deux grands ports gallo-romains : Portus Namnetum à Nantes, et surtout Portus Ratiatum sur la rive sud, à Rezé. Au Bas Moyen Age, Nantes voit déjà passer beaucoup de marchandises, dont le vin et surtout le sel qui transitent entre l'Espagne, la Grande Bretagne, l'Allemagne et l'intérieur du pays.

Les historiens parlent "d'âge d'or" au 17e et surtout au 18e siècle. Nantes est alors le 1er port français pour le nombre de navires et un des tous premiers d'Europe, notamment avec la présence de nombreux négociants d'origine britannique, hispanique et surtout hollandaise. C'est durant cette période que vont se développer le commerce de droiture et le tristement célèbre commerce triangulaire vers les Antilles.

De la Révolution à 1848, le port connaît une période de déclin durant la guerre contre les anglais et à la suite de l'abolition de l'esclavage. Il va alors se tourner vers l'industrie pour tenter de regagner ses lettres de noblesse, notamment grâce à l'invention de la stérilisation par Nicolas Appert, et sa mise en pratique à l'échelle industrielle par Joseph Colin, à Nantes à partir de 1824.

L'activité portuaire, concentrée à Nantes, va progressivement s'étendre sur tout l'estuaire de la Loire par la création d'avant-ports, à Couëron/Le Pellerin, puis à Paimbœuf et enfin, à Saint-Nazaire dans la seconde moitié du 19e siècle.

En 1966, le Port autonome de Nantes - Saint-Nazaire est créé. À cette date, les terminaux portuaires de Montoir-de-Bretagne et de Cheviré sont progressivement construits et le trafic portuaire augmente. Relié à 400 ports dans le monde, Nantes Saint-Nazaire Port est aujourd'hui le 1er port de la façade atlantique française et le 4e port français en termes de trafic (environ 30 millions de tonnes). Implantés le long de l'estuaire de la Loire, plus de 500 entreprises forment le complexe industrialo-portuaire de Nantes Saint-Nazaire, générant 25 300 emplois, comme par exemple le célèbre métier de "Pilote de Loire". Nantes Saint-Nazaire Port emploie 540 personnes à travers 80 métiers différents.

En 2008 et 2009, les "ports autonomes" deviennent les "grands ports maritimes" avec de nouveaux statuts et une nouvelle gouvernance. Parmi les huit missions confiées aux grands ports maritimes, la gestion et la préservation des espaces naturels concernent 1 055 hectares du domaine portuaire estuarien entre Nantes et Saint-Nazaire. Cela passe notamment par l'enrichissement des connaissances, la mise en place de plans de gestion en collaboration avec les acteurs locaux (agriculteurs, associations environnementales, chasseurs…)....

Le Port est également un acteur important du tourisme industriel, avec plusieurs milliers de personnes accueillies chaque année. Des excursions en autocar sur les différents terminaux, mais également, des croisières commentées, organisées par Saint-Nazaire Agglomération Tourisme ou Le Voyage à Nantes, permettent la découverte des infrastructures portuaires et des navires en cours de chargement /déchargement (environ 3 000 escales par an).

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